VÉNUS

 

Deuxième planète du système solaire, située entre Mercure et la Terre. C'est l'astre le plus brillant du ciel après le Soleil et la Lune, visible tantôt à l'aube (étoile du matin), tantôt au crépuscule (étoile du Berger). Elle décrit en 224 jours et 17 h une orbite inclinée de 3°24' par rapport au plan de l'écliptique. Sa distance au soleil est de 107 470 000 km au périhélie (point le plus proche) et de 108 940 000 km à l'aphélie (point le plus éloigné), soit en moyenne 0,7 fois la distance Terre Soleil. De toutes les planètes, Vénus est celle qui s'approche le plus de la Terre (41 millions de km), aussi fut-elle l'objet de multiples explorations spatiales entreprises par les sondes spatiales américaines et soviétiques.

Vénus en UV par Hubble (24 ko)

Vénus ne possède pas de satellite et aucun champ magnétique n'a été détecté à son voisinage. Elle tourne sur elle-même dans le sens rétrograde (opposé à celui de la Terre et de la plupart des autres planètes) en 243 jours terrestres, ce qui est très lent. Elle ressemble à la Terre par sa taille (12102 km de diamètre contre 12756 km pour la Terre) et par sa densité (5,26 contre 5,52). On en a déduit que les deux planètes ont une structure interne comparable. Il y a plusieurs milliards d'années, la similitude était encore plus grande : océans et continents étaient présents à la surface de Vénus. Par la suite, un intense effet de serre imposa les conditions qui règnent actuellement sur le sol vénusien (90 fois la pression atmosphérique terrestre, température de 470 °C). Le dioxyde de carbone (gaz carbonique) constitue l'essentiel (97%) d'une atmosphère vénusienne presque dépourvue d'eau et qui retient, à une altitude comprise entre 48 et 68 km, une épaisse couche nuageuse riche en acide sulfurique. La haute atmosphère tourne 60 fois plus vite que la planète (un tour en 4 jours).

 

Les sondes soviétiques qui furent envoyées pour atterrir sur Vénus étaient équipées d'un éclairage artificiel, dans le cas ou l'épaisse couverture nuageuse de la planète empêcherait un éclairement suffisant de la surface. Finalement, la lumière s'est révélée être plus que suffisante pour envoyer des images du terrain rocheux. Cela indiquait que la basse atmosphère est claire. D'environ 31 à 48 km au-dessus de la surface, par contre, l'atmosphère est brumeuse à cause des particules d'acide sulfurique qu'elle contient. Dans les 3 km au-dessus, se trouve la plus dense couche de l'atmosphère de Vénus, dominée par de grosses particules de soufre. Ensuite se trouve au-dessus une couche relativement claire. Elle est recouverte à son tour, aux altitudes situées entre 52 à 58 km, par une autre couche nuageuse consistant en des gouttelettes d'acide sulfurique et des particules de soufre liquides et solides. La plus haute couche atmosphérique, brumeuse, s'étend au-dessus sur 10 km et consiste probablement en de la vapeur d'eau ou des cristaux de glace.

L'atmosphère nuageuse de Vénus (49 ko)

 

 

Surface de Vénus vue par Venera 13 (53 ko)

Cette image de la surface de Vénus à été prise par la sonde Venera 13 par 7,5° sud et 303° est, à l'est de Phoebe Regio, le 1er mars 1983. Venera 13 a fonctionné à la surface pendant 2 heures et 7 minutes, assez longtemps pour obtenir 14 images. Ce panorama en couleur sur 170° a été produit en utilisant des filtres bleu sombre, vert et rouge, et possède une résolution de 4'. Une partie de la sonde apparaît en bas de l'image. Des dalles de roche plates et le sol sont visibles. La véritable couleur est difficile à estimer car l'atmosphère vénusienne filtre en dehors de la lumière bleue. La composition du sol est similaire au basalte terrestre. Sur le sol, au premier plan, se trouve la protection de l'objectif de la caméra.

Cette vue en perspective tridimensionnelle de la surface de Vénus, montre une portion de Eistla regio occidentale. Le point de vue est situé 1100 km au nord est de Gula Mons à une altitude de 7500 m. Les flots de lave s'étendent sur des centaines de kilomètres au travers des plaines fracturées visibles au premier plan, à la base de Gula Mons. Nous regardons vers le sud ouest avec Gula Mons apparaissant à gauche, juste sous l'horizon. Gula Mons, un volcan de 3 km de haut, est situé à environ 22° de latitude nord, 359° de longitude est. Sif mons, un volcan de 300 km de diamètre et d'une hauteur de 2 km, apparaît à droite de Gula mons. La distance Gula Mons entre et Sif mons est d'environ 730 km. Les données du radar à synthèse d'aperture de la sonde Magellan sont combinées avec une altimétrie radar pour développer une carte tridimensionnelle de la surface. Des fausses couleurs et une carte d'altitude numérique développée par l'U.S. Geological Survey, sont utilisées pour rehausser la structure de petite échelle. Les teintes simulées sont basées sur des images en couleurs prises par les sondes soviétiques Venera 13 et 14. Cette image, réalisée au JPL laboratory, est extraite d'une vidéo présentée en public le 5 mars 1991.

Eistla Regio (109 ko)

 

 

A droite, une image radar prise par la sonde Magellan depuis une distance de 721 km. Il s'agit d'une structure volcanique dénommée "La Tique" car ressemblant à l'insecte, au nord est d'Alpha Regio. Cette structure se caractérise par une caldera logée dans une dépression molle et entourée par une bordure élevée avec des aiguilles radiales. Ici la bordure fait environ 30 km de diamètre. Le nord est vers le haut.

 

 

Volcan sur Alpha regio (20 ko)

Photos : NASA/JPL/STSCI

 

Article de presse :

A deux reprises, avant de s'élancer vers Saturne, la sonde Cassini-Huygens a survolé Vénus. Les astronomes en ont profité pour vérifier si son atmosphère était aussi orageuse que celle de la Terre. Une expérience de radio a donc enregistré les émissions en provenance de notre voisine dans le but de déceler d'éventuelles décharges électriques dans ses épais nuages. Résultat : calme plat. "L'expérience a bien fonctionné, dit Philippe Zarka, astronome à l'observatoire de Paris-Meudon, et elle montre soit qu'il n'y a pas d'éclairs d'orage dans l'atmosphère vénusienne, soit qu'ils sont 100 fois plus faibles que sur la Terre." Autre possibilité : ils sont extrêmement rares et aucun ne s'est produit lors des deux survols de la sonde. Cependant, l'absence d'orages dans l'atmosphère de Vénus semble conforme aux attentes des spécialistes, puisque les décharges électriques sont crées par des mouvements verticaux des masses nuageuses et que précisément la circulation sur vénus s'effectue surtout horizontalement.

Ciel & Espace Septembre 2000 

 

Sondes spatiales d'exploration de Vénus :

  Venera (URSS) de 1961 à 1983

  Mariner 2, 5 et 10 (USA) en 1962, 1967 et 1974

  Pioneer Venus 1 et 2 (USA) en 1978

  Vega (URSS) en 1985

  Magellan (USA) en 1990

  La mission de l'ESA Venus Express lancée fin 2005

 

Liens :

Sur ce site :

Images couleur du sol vénusien par Venera 13 et 14

Autres documents consacrés à Vénus

L'exploration de Vénus

La planète suivante : la Terre ou son satellite : la Lune

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